Thyroïde, glande



1
PRÉSENTATION
thyroïde, glande, glande endocrine présente chez presque tous les vertébrés, située à la partie inférieure du cou, devant la trachée et sur les côtés du cartilage thyroïde du larynx. Elle sécrète des hormones qui interviennent dans de nombreux processus métaboliques, ainsi que sur la croissance (voir endocrinien, système).

2
STRUCTURE
Chez l’homme, la thyroïde est un organe rouge brunâtre à surface lisse, composé de deux lobes verticaux reliés par un isthme central. Pesant environ 30 g, elle est constituée de cellules épithéliales cubiques disposées en petites sphères creuses, appelées vésicules ou follicules. Ces follicules thyroïdiens sont les unités fonctionnelles de la thyroïde. Ils sont entourés et soutenus par du tissu conjonctif, qui forme un réseau dans la glande tout entière.
3
FONCTIONNEMENT
La thyroïde synthétise deux types d’hormones : 
  • d’une part celles qui contiennent de l’iode (thyroxine et tri-iodothyronine) et 
  • d’autre part, la calcitonine. Dès qu’elles sont produites, ces hormones sont libérées dans la circulation sanguine.

La cavité centrale des vésicules est remplie d’une substance épaisse qui contient une protéine, la thyroglobuline, associée à la thyroxine (ou tétra-iodothyronine, T4), et à la tri-iodothyronine (T3). Sur le plan moléculaire, ces deux hormones comportent une partie identique constituée de deux molécules de tyrosine (un acide aminé), et, respectivement, de trois ou quatre atomes d’iode. Ces deux hormones accélèrent la consommation et la production d’oxygène dans de nombreux tissus de l’organisme, et participent à la croissance et à la maturation du tissu nerveux. La tri-iodothyronine exerce toutefois une action plus puissante que la tétra-iodothyronine.
Bien que la thyroïde ne représente qu’environ 0.5 p. 100 du poids du corps chez l’être humain, elle concentre quelque 25 p. 100 de l’iode total de l’organisme. Cet iode provient des aliments et de l’eau, et circule dans le sang sous forme d’iodures inorganiques (minéraux). La concentration de ces derniers dans la thyroïde peut atteindre 500 fois leur concentration sanguine.

La quantité de thyroglobuline et d’hormones sécrétées par la thyroïde est contrôlée par une autre hormone, la thyréostimuline (TSH), synthétisée par l’hypophyse. La sécrétion de TSH est elle-même régulée par une substance appelée facteur de libération de la TSH, ou thyréolibérine (TRF), sécrétée par l’hypothalamus.
La calcitonine, quant à elle, est élaborée par des cellules spécialisées de la thyroïde, les cellules parafolliculaires. Formée d’acides aminés, elle joue un rôle fondamental dans les mouvements du calcium dans l’organisme en agissant au niveau de l’os et du rein. L’action de la calcitonine s’oppose à celle de la parathormone (voir parathyroïdes).
4
RÔLE
La thyroïde joue un rôle majeur dans la croissance et la différenciation cellulaire. Cette action a été mise en évidence par de nombreux travaux chez l’animal. Par exemple, les têtards ayant subi une ablation de la thyroïde deviennent incapables de se transformer en grenouilles adultes. Mais, si on les place dans un milieu contenant de la thyroxine, leur métamorphose est induite normalement. De même, l’ablation de la thyroïde en cours de métamorphose arrête le développement au stade où l’opération a été effectuée.
5
PATHOLOGIES

5.1
Examens
De nombreux examens biologiques, parmi lesquels la mesure de la concentration dans le sang de la thyroxine, de la tri-iodothyronine ou de la TSH, sont utilisés pour mesurer l’activité de la thyroïde. L’avènement des méthodes radio-isotopiques et immunoenzymatiques permet, à l’heure actuelle, des examens très précis.
L’imagerie thyroïdienne comprend l’échographie et la scintigraphie. Avec cette dernière technique, on observe la thyroïde après injection d’une substance radioactive telle que le technetium 99m. Cet examen est particulièrement utile pour détecter un éventuel cancer de la thyroïde chez les personnes porteuses d’un nodule (petite « boule ») thyroïdien.
5.2
Cancer

Les cancers de la thyroïde sont une complication fréquente de l’exposition aux rayonnements ionisants. Dans la plupart des cas, ils évoluent lentement et ne sont pas fatal.
Dans les années soixante-dix, une augmentation du nombre de cancers de la thyroïde a été constatée chez les personnes traitées dans leur jeunesse par des rayons X pour de l’acné, une teigne ou une amygdalite : aujourd’hui, la radiothérapie n’est plus employée pour traiter ces affections.
5.3
Troubles du fonctionnement et thyroïdites
La production excessive d’hormones thyroïdiennes, appelée hyperthyroïdie, provoque une stimulation du métabolisme et donc de l’activité des cellules, parfois associée à des anomalies oculaires parmi lesquelles l’exophtalmie (le globe oculaire fait plus ou moins saillie hors de l’orbite). Ce trouble, traité par administration de médicaments antithyroïdiens, peut provenir d’une altération de la glande thyroïde.
À l’inverse, l’hypothyroïdie, déficience en hormones thyroïdiennes, est caractérisée par une apathie et un ralentissement du métabolisme. Elle peut résulter d’une affection de l’hypophyse ou de la thyroïde elle-même. Autrefois, l’une des causes principales d’hypothyroïdie était une carence alimentaire en iode qui provoquait un goitre (hypertrophie de la thyroïde). À l’heure actuelle, des iodures sont ajoutés au sel de table afin de prévenir ce trouble. Des déficiences enzymatiques d’origine génétique peuvent elles aussi perturber la synthèse des hormones thyroïdiennes : elles sont responsables d’un goitre, d’une faible croissance et d’un retard mental autrefois appelé « crétinisme ». Désignée par l’appellation d’hypothyroïdiecongénitale, cette déficience survient à la fréquence d’environ 1 naissance sur 6 000. Des tests destinés à détecter cette maladie chez les nouveau-nés ont été mis au point. Comme un traitement précoce permet de prévenir le retard mental, un dépistage systématique de l’hypothyroïdie à la naissance limite les conséquences de cette anomalie.

L’inflammation de la thyroïde, quant à elle, porte le nom de thyroïdite. Elle peut être responsable d’hypothyroïdies ou d’hyperthyroïdies. Ainsi, au cours de la première phase de la thyroïdite d’Hashimoto (inflammation chronique), la glande, altérée par des anticorps anormaux dirigés contre elle (voir auto-immune, maladie), produit une quantité excessive d’hormones. En revanche, lors de l’évolution de cette maladie, la tendance s’inverse et conduit à une déficience en hormones thyroïdiennes.

voir aussi 

HYPOTHYROÏDIE


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire