Les anticorps anti-thyroglobuline (anti-Tg)





DEFINITION
Les anticorps anti-thyroglobuline (anti-Tg) sont des auto-anticorps dirigés contre certains épitopes antigéniques de la thyroglobuline. La thyroglobuline est une glycoprotéine synthétisée par les thyréocytes et stockée au niveau de la colloïde des follicules thyroïdiens.
 Les anticorps anti-thyroglobuline (anti-Tg)  sont détectés chez un faible pourcentage de sujets sains et au cours des pathologies auto-immunes thyroïdiennes, associés le plus souvent aux anticorps anti-thyroperoxydase. Ils sont aussi recherchés chez les patients atteints de cancers différenciés de la thyroïde dont le suivi thérapeutique est assuré par le dosage de la thyroglobuline, en raison du risque d’interférence des anticorps sur ce marqueur.
Les anticorps anti-Tg sont des IgG dans 80 % des cas (rarement IgA ou IgM), le plus souvent polyclonaux. Les anticorps anti-Tg fixent peu le complément et ne sont pas cytotoxiques. Ils forment des complexes immuns avec la thyroglobuline, mais leur rôle pathogène reste mal connu.


Synonymes : anti-Tg. L’appellation anticorps antithyroïdiens regroupe habituellement les anticorps anti-thyroperoxydase (anti-TPO) et les anti-Tg. En réalité, si prescription d’Ac anti-thyroïdiens, on ne devrait faire en première intention que les anti-TPO.



INDICATION DU DOSAGE
Validation des dosages de thyroglobuline utilisés pour le suivi des patients atteints de cancers différenciés de la thyroïde après thyroïdectomie et, le plus souvent, irathérapie ; leur dosage est indispensable à l’interprétation de la thyroglobuline.

·         Au cours de maladies thyroïdiennes suspectées ou avérées (en seconde intention, si les anti-TPO sont négatifs) : lors d’une hypothyroïdie débutante (bilan biologique fonctionnel normal ou sub-normal) pour étayer le diagnostic de pathologie auto-immune thyroïdienne ou en cas d’hypothyroïdie avérée, pour confirmer l’origine auto-immune et, éventuellement, instaurer un traitement précoce.

·         Au cours de pathologies auto-immunes non thyroïdiennes ou en cas de traitement risquant d’induire une diminution de la tolérance (en seconde intention, si les anti-TPO sont négatifs) pour mettre en évidence une thyropathie auto-immune éventuellement associée.





INTERPRETATION
·         Ces auto-anticorps sont « normalement » absents du sérum, mais retrouvés chez 1 à 5 % des sujets sains (à faible concentration). La présence de ces auto-anticorps dans le sérum de sujets « sains » pourrait être annonciatrice, plusieurs années à l’avance, de la survenue d’une pathologie auto-immune.
·         Lors du suivi des cancers différenciés de la thyroïde après thyroïdectomie et, le plus souvent, irathérapie : Les anticorps anti-Tg sont retrouvés dans le sérum de 20 à 40 % des patients atteints de cancers de la thyroïde. Lorsqu’ils sont présents, ils interfèrent avec le dosage de la thyroglobuline utilisée comme marqueur de suivi thérapeutique chez ces patients. Le plus souvent, ils entraînent une diminution de la concentration sérique de la thyroglobuline et sont donc responsables de faux négatifs dans la détection d’une récidive du cancer. Dès lors, les cliniciens ont recours, pour le suivi de ces patients, à la scintigraphie, tant que celle-ci est positive.

·         L’évolution de la concentration sérique des anticorps peut également être un élément du suivi de ces patients : la disparition du tissu thyroïdien après chirurgie totale +/- irathérapie doit s’accompagner d’une négativation des anticorps. Toute élévation de leur concentration lors du suivi doit faire rechercher une éventuelle récidive.



·          Dans les pathologies thyroïdiennes auto-immunes : Les anti-Tg sont positifs dans environ 60 à 80% des thyroïditesde Hashimoto et dans environ 30% des cas de maladie de Basedow. Toutefois, leur fréquence est inférieure à celle des anti-TPO, ils apparaissent plus tardivement et leur amplitude est moindre. C’est pourquoi le dosage des anti-Tg n’est généralement utilisé qu’en seconde intention, lorsque les antiTPO sont négatifs (les anti-Tg seraient présents isolément dans environ 5 à 10% des cas). Chez le nouveau-né, les anti-Tg ne sont pas responsables de pathologies thyroïdiennes


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