Les anticorps anti-thyroperoxydase (anti-TPO)


DEFINITION - BIOPATHOLOGIE
Les anticorps anti-thyroperoxydase (anti-TPO) sont des auto-anticorps dirigés contre la peroxydase thyroïdienne, antigène principal de la fraction microsomique impliquée dans l’auto-immunité thyroïdienne.
Le dosage des anti-TPO remplace celui des anticorps antimicrosomes thryoïdiens (plus spécifiques et résultats parfaitement corrélés).

Les anticorps anti-TPO sont les meilleurs marqueurs de l’autoimmunité anti-thyroïdienne car ils sont toujours corrélés à l’abondance de l’infiltrat lympho-plasmocytaire dans la thyroïde.

Synonymes : anti-TPO, anti-microsomes thyroïdiens (ATM) (ancien dosage). L’appellation anticorps anti-thyroïdiens regroupe habituellement les anticorps anti-TPO et les antithyroglobuline (anti-Tg).

 La symptomatologie associée à la présence d’anti-TPO est une euthyroïdie dans 50 % des cas, hypothyroïdie infraclinique dans 25 à 50% des cas et une hypothyroïdievraie dans 5 à 10 % des cas.


INDICATION DU DOSAGE
Au cours de maladies thyroïdiennes suspectées ou avérées :
·         lors d’une hypothyroïdiedébutante (bilan biologique fonctionnel normal ou sub-normal), pour étayer le diagnostic de pathologie auto-immune thyroïdienne ou
·         en cas d’hypothyroïdie avérée, pour confirmer l’origine auto-immune et, éventuellement, instaurer un traitement précoce.
Au cours de pathologies auto-immunes non thyroïdiennes ou en cas de traitement risquant d’induire une diminution de la tolérance : pour mettre en évidence une thyropathie auto-immune éventuellement associée.


 INTERPRETATION
Toute augmentation des anticorps anti-TPO associée à une anomalie thyroïdienne, biologique ou clinique, est en faveur d'une pathologie auto-immune (maladie de Basedow, Hashimoto), mais peut exister chez des sujets normaux.
Plus précisément : L’apparition d’anti-TPO est la première anomalie observée dans la thyroïdite de Hashimoto, avant même l’apparition des signes cliniques. Ils sont présents dans 90 à 98 % des cas. 

Les anticorps anti-thyroglobuline (anti-Tg) sont le plus souvent également élevés, mais l’augmentation de la concentration sérique des anti-TPO est généralement plus précoce et son amplitude est plus grande. 

Au cours de l’évolution de la maladie, ils peuvent atteindre des concentrations sériques très élevées.

Les anticorps anti-TPO sont aussi détectés dans 70 à 85 % des cas de maladie de Basedow ; toutefois, pour confirmer ou suivre l’évolution de la maladie, les anticorps anti-récepteurs de la TSH sont les plus performants.

En début de grossesse, la présence d’anti-TPO est prédictive d’un risque important (environ 50 %) de développer une thyroïdite dupost-partum.

La présence de ces anticorps suggère l’existence d’un dysfonctionnement thyroïdien au cours des traitements par l’amiodarone, le carbonate de lithium, l’IL-2, l’interféron ou le GM-CSF.
 Pathologies auto-immunes non thyroïdiennes (lupus érythémateux disséminé, diabète de type 1…) et chez des sujets ayant des antécédents familiaux de dysthyroïdie auto-immune. Elle a aussi été décrite au cours de l’hépatite chronique C, des sarcoïdoses, du cancer du sein ou chez des femmes ayant eu des fausses couches répétées.
 Chez le nouveau-né, les anti-TPO ne sont pas responsables de pathologies thyroïdiennes transitoires.

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