Réanimation cardiopulmonaire en milieu hospitalier







Résumé. – Les premières recommandations pour la réanimation cardiopulmonaire ont été édictées par l’American Heart Association en 1974 et ont été actualisées en 1980, 1986, 1992 et 2000. La spécificité de la réanimation cardiopulmonaire intrahospitalière a été prise en compte par de premières recommandations seulement en 1997, ce qui explique le retard pris dans la mise en place de la « chaîne de survie intrahospitalière ».
On doit distinguer l’arrêt cardiaque du patient monitoré, de celui du patient non monitoré. L’arrêt cardiaque du patient monitoré est celui survenant au bloc opératoire ou en réanimation : il présente des particularités dans le diagnostic et dans le traitement liées à la présence du monitorage et fréquemment de la ventilation artificielle. L’arrêt cardiaque du patient non monitoré s’inscrit dans l’algorithme thérapeutique général de l’arrêt cardiaque extrahospitalier. En revanche, il soulève un véritable problème de politique médicale par le biais de la mise en application de la chaîne de survie intrahospitalière préconisée dans les recommandations internationales.

Mots-clés : arrêt cardiaque, réanimation cardiopulmonaire intrahospitalière, chaîne de survie, bloc opératoire

Introduction
La prise en charge des arrêts cardiaques (AC) est aujourd’hui bien codifiée depuis les premières recommandations internationales de 1974, actualisées depuis en 1980, 1986, 1992 et 2000 [3]. La précocité de la prise en charge des AC, et par là même la rapidité de la récupération d’une activité circulatoire spontanée, étant apparue comme l’élément essentiel du pronostic des AC, le concept de « chaîne de survie » a été proposé en 1991 [15]. Cette chaîne est constituée de quatre maillons correspondant aux étapes successives de la prise en charge dont la mise en place précoce est indispensable pour espérer un succès thérapeutique : l’alerte précoce permet de prévenir les services d’urgence, c’est le premier maillon de la chaîne ; les gestes élémentaires de survie réalisés par les témoins sur place sont le deuxième maillon indispensable [31] ;le troisième maillon est la
défibrillation précoce, seul traitement des fibrillations ventriculaires et des tachycardies ventriculaires inefficaces ; enfin, dernier maillon, la réanimation spécialisée permet d’assurer sur place tous les soins de réanimation complémentaires, ainsi que le transport vers le service compétent pour la prise en charge des suites de la réanimation cardiopulmonaire (RCP) [48].
Il faut, en revanche, attendre 1997 pour que les instances internationales appliquent leurs recommandations aux AC intrahospitaliers et proposent la mise en place d’une véritable « chaîne de survie intrahospitalière » [14, 16].
Ces recommandations concernent les cas de mort subite ou AC inopinés survenant dans l’enceinte d’une structure hospitalière. Ellesne prennent pas en compte les AC survenant dans un environnement de surveillance spécialisée, comme les blocs opératoires, les réanimations ou les soins intensifs, c’est-à-dire chez des patients déjà monitorés au moment de l’AC. Ces deux catégories d’AC sont différentes, à la fois sur le plan épidémiologique et sur le plan diagnostique et thérapeutique. Il est donc nécessaire, pour la clarté de l’exposé, de traiter ces deux cas de figure successivement.

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