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PRÉSENTATION
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thyroïde, glande, glande endocrine présente chez
presque tous les vertébrés, située à la partie inférieure du cou, devant la
trachée et sur les côtés du cartilage thyroïde du larynx. Elle sécrète des
hormones qui interviennent dans de nombreux processus métaboliques, ainsi que
sur la croissance (voir endocrinien, système).
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STRUCTURE
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Chez l’homme, la thyroïde est un organe rouge
brunâtre à surface lisse, composé de deux lobes verticaux reliés par un isthme central.
Pesant environ 30 g, elle est constituée de cellules épithéliales cubiques
disposées en petites sphères creuses, appelées vésicules ou follicules. Ces
follicules thyroïdiens sont les unités fonctionnelles de la thyroïde. Ils sont
entourés et soutenus par du tissu conjonctif, qui forme un réseau dans la
glande tout entière.
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FONCTIONNEMENT
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La thyroïde synthétise deux types d’hormones :
- d’une part celles qui contiennent de l’iode (thyroxine et tri-iodothyronine) et
- d’autre part, la calcitonine. Dès qu’elles sont produites, ces hormones sont libérées dans la circulation sanguine.
La cavité centrale des vésicules est remplie d’une
substance épaisse qui contient une protéine, la thyroglobuline, associée à la
thyroxine (ou tétra-iodothyronine, T4), et à la tri-iodothyronine (T3).
Sur le plan moléculaire, ces deux hormones comportent une partie identique
constituée de deux molécules de tyrosine (un acide aminé), et, respectivement,
de trois ou quatre atomes d’iode. Ces deux hormones accélèrent la consommation
et la production d’oxygène dans de nombreux tissus de l’organisme, et
participent à la croissance et à la maturation du tissu nerveux. La
tri-iodothyronine exerce toutefois une action plus puissante que la
tétra-iodothyronine.
Bien que la thyroïde ne représente qu’environ
0.5 p. 100 du poids du corps chez l’être humain, elle concentre
quelque 25 p. 100 de l’iode total de l’organisme. Cet iode provient
des aliments et de l’eau, et circule dans le sang sous forme d’iodures inorganiques
(minéraux). La concentration de ces derniers dans la thyroïde peut atteindre
500 fois leur concentration sanguine.
La quantité de thyroglobuline et d’hormones
sécrétées par la thyroïde est contrôlée par une autre hormone, la
thyréostimuline (TSH), synthétisée par l’hypophyse. La sécrétion de TSH est
elle-même régulée par une substance appelée facteur de libération de la TSH, ou
thyréolibérine (TRF), sécrétée par l’hypothalamus.
La calcitonine, quant à elle, est élaborée par des
cellules spécialisées de la thyroïde, les cellules parafolliculaires. Formée
d’acides aminés, elle joue un rôle fondamental dans les mouvements du calcium
dans l’organisme en agissant au niveau de l’os et du rein. L’action de la
calcitonine s’oppose à celle de la parathormone (voir parathyroïdes).
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RÔLE
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La thyroïde joue un rôle majeur dans la
croissance et la différenciation cellulaire. Cette action a été mise en
évidence par de nombreux travaux chez l’animal. Par exemple, les têtards ayant
subi une ablation de la thyroïde deviennent incapables de se transformer en
grenouilles adultes. Mais, si on les place dans un milieu contenant de la
thyroxine, leur métamorphose est induite normalement. De même, l’ablation de la
thyroïde en cours de métamorphose arrête le développement au stade où
l’opération a été effectuée.
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PATHOLOGIES
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5.1
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Examens
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De nombreux examens biologiques, parmi lesquels la
mesure de la concentration dans le sang de la thyroxine, de la
tri-iodothyronine ou de la TSH, sont utilisés pour mesurer l’activité de la
thyroïde. L’avènement des méthodes radio-isotopiques et immunoenzymatiques
permet, à l’heure actuelle, des examens très précis.
L’imagerie thyroïdienne comprend l’échographie et la
scintigraphie. Avec cette dernière technique, on observe la thyroïde après
injection d’une substance radioactive telle que le technetium 99m. Cet
examen est particulièrement utile pour détecter un éventuel cancer de la
thyroïde chez les personnes porteuses d’un nodule (petite « boule »)
thyroïdien.
5.2
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Cancer
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Les cancers de la thyroïde sont une
complication fréquente de l’exposition aux rayonnements ionisants. Dans la
plupart des cas, ils évoluent lentement et ne sont pas fatal.
Dans les années soixante-dix, une augmentation du
nombre de cancers de la thyroïde a été constatée chez les personnes traitées
dans leur jeunesse par des rayons X pour de l’acné, une teigne ou une
amygdalite : aujourd’hui, la radiothérapie n’est plus employée pour
traiter ces affections.
5.3
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Troubles du fonctionnement et thyroïdites
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La production excessive d’hormones thyroïdiennes,
appelée hyperthyroïdie, provoque une stimulation du métabolisme et donc de
l’activité des cellules, parfois associée à des anomalies oculaires parmi
lesquelles l’exophtalmie (le globe oculaire fait plus ou moins saillie hors de
l’orbite). Ce trouble, traité par administration de médicaments
antithyroïdiens, peut provenir d’une altération de la glande thyroïde.
À l’inverse, l’hypothyroïdie, déficience en hormones
thyroïdiennes, est caractérisée par une apathie et un ralentissement du
métabolisme. Elle peut résulter d’une affection de l’hypophyse ou de la
thyroïde elle-même. Autrefois, l’une des causes principales d’hypothyroïdie
était une carence alimentaire en iode qui provoquait un goitre (hypertrophie de
la thyroïde). À l’heure actuelle, des iodures sont ajoutés au sel de table afin
de prévenir ce trouble. Des déficiences enzymatiques d’origine génétique
peuvent elles aussi perturber la synthèse des hormones thyroïdiennes :
elles sont responsables d’un goitre, d’une faible croissance et d’un retard
mental autrefois appelé « crétinisme ». Désignée par l’appellation d’hypothyroïdiecongénitale, cette déficience survient à la fréquence d’environ
1 naissance sur 6 000. Des tests destinés à détecter cette maladie
chez les nouveau-nés ont été mis au point. Comme un traitement précoce permet
de prévenir le retard mental, un dépistage systématique de l’hypothyroïdie à la
naissance limite les conséquences de cette anomalie.
L’inflammation de la thyroïde, quant à elle, porte
le nom de thyroïdite. Elle peut être responsable d’hypothyroïdies ou
d’hyperthyroïdies. Ainsi, au cours de la première phase de la thyroïdite
d’Hashimoto (inflammation chronique), la glande, altérée par des anticorps
anormaux dirigés contre elle (voir auto-immune, maladie), produit une
quantité excessive d’hormones. En revanche, lors de l’évolution de cette
maladie, la tendance s’inverse et conduit à une déficience en hormones
thyroïdiennes.
voir aussi
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