OBJECTIFS:
● Diagnostiquer une hypothyroïdie.
● Argumenter l’attitude thérapeutique et planifier le suivi du patient.
SPECIFIQUE :
● Connaître
la définition.
● Savoir diagnostiquer les formes frustes de l'hypothyroïdie.
● Connaître l'attitude thérapeutique en cas de grossesse et
d'insuffisance coronarienne patente ou potentielle.
I GÉNÉRALITÉS ET
DÉFINITION DE L’HYPOTHYROÏDIE
L'hypothyroïdie est une situation pathologique en endocrinologie, d'imprégnation insuffisante de l'organisme en hormones thyroïdiennes, normalement
produites par la glande thyroïde. Elle peut s'exprimer
par des symptômes d'intensité variable tels qu'une fatigue, une somnolence, une frilosité, une constipation, une prise de poids,
une pâleur cutanée, une raideur
musculaire, des œdèmes (« myxœdème »). Elle peut se compliquer d'insuffisance cardiaque ou de dépression et classiquement lorsque l'évolution est avancée, d'un coma myxœdémateux. Chez le nouveau-né,
elle peut entraîner un retard mental (« crétinisme »).
La thyroïde étant sous le contrôle de la
glande hypophysaire, les causes de l'hypothyroïdie relèvent de deux mécanismes principaux.
Elle est dite primitive lorsque seule la thyroïde est atteinte, et secondaire
lorsque c'est l'hypophyse qui est atteinte. Le diagnostic d'hypothyroïdie est
établi à l'aide du résultat d'une prise de sang qui montre d'une part un dosage de thyroxine typiquement
bas, ou normal dans les formes frustes, et d'autre part de thyréostimuline (TSH) dont le résultat est variable en fonction du mécanisme.
L'hypothyroïdie est fréquente. Le plus
souvent, elle est d'origine primaire, d'expression fruste et survient chez la
femme. Les causes d'hypothytroïdie primaire relèvent le plus souvent d'une carence iodée, de pathologie auto-immune telles que la thyroïdite d'Hashimoto ou la thyroïdite atrophique, ou de cause médicamenteuse, par exemple en
rapport avec l'amiodarone.
Les principales causes d'hypothyroïdie secondaire sont des tumeurs de la région hypophysaire comprimant la
glande, des séquelles locales de chirurgie ou de radiothérapie.
Le traitement est celui de la cause,
lorsqu'il est possible. Le traitement substitutif de l'hypothyroïdie est la lévothyroxine,
un médicament dont la surveillance est à la fois clinique (signes
d'hypothyroïdie et d'hyperthyroïdie) et biologique (dosage de TSH). La prévention repose en premier lieu sur
la supplémentation alimentaire en iode dans les zones déficitaires, notamment sous la forme de sel iodé.
A. Épidémiologie
Cette maladie affecte plus souvent les femmes, notamment celles âgées de plus de 50 ans, les personnes qui ont des
antécédents personnels ou familiaux de maladie de la thyroïde ou de maladie auto-immune (diabète de type 1, maladie cœliaque, etc.), et les
femmes qui ont enfanté au cours de l’année.
Son incidence est de 0,3 % chez la femme et sa prévalence est de près de 3 % de la population.
La grossesse peut causer une affection
auto-immune transitoire de la glande thyroïde. L’hypothyroïdie peut alors
survenir dans l’année suivant un accouchement (auquel cas elle dure de 6 à 12
mois en moyenne).
B.
Synthèse des hormones
thyroïdiennes
Les principales étapes de la biosynthèse
des hormones thyroïdiennes sont stimulées par la TSH via son récepteur
membranaire, le TSH-R :
● synthèse d’une prohormone, la thyroglobuline ;
● captation d’iode à partir de la circulation sanguine, par le canal
NIS (ou symporteur de l’iode) ;
● iodation de la thyroglobuline sur les résidus tyrosyls et
couplage de ces résidus tyrosyls au pôle apical de la cellule thyroïdienne par
l’enzyme TPO (thyroperoxydase) ;
● recaptation et protéolyse de la thyroglobuline ;
● libération de tri-iodothyronine (T3) pour 20 %, de thyroxine (T4)
pour 80 %, mais aussi de thyroglobuline.
C.
Déficit en hormones
thyroïdiennes ou hypothyroïdie
Le déficit en hormones thyroïdiennes est :
● Une atteinte primitive de la glande thyroïde (insuffisance
thyroïdienne primitive ou hypothyroïdie primaire, périphérique). Elle est dite primitive lorsque seule la thyroïde est atteinte.
●Une atteinte secondaire lorsque c'est l'hypophyse qui est atteinte. une atteinte hypothalamo-hypophysaire (insuffisance thyréotrope ou
hypothyroïdie secondaire ou centrale).
1.
Atteinte
primitive de la glande thyroïde
Elle est dite primitive lorsque seule la thyroïde est atteinte
Elle est dite primitive lorsque seule la thyroïde est atteinte
La TSH est élevée (par levée du rétrocontrôle négatif des hormones
thyroïdiennes sur la TSH hypophysaire), ce qui pose le diagnostic :
● si la T4 libre (fT4) est normale, on parle d’hypothyroïdie fruste (ou
infraclinique) ; la TSH est alors peu élevée, le plus souvent entre 4 et
10 mUI/ L ;
● si la fT4 est basse, on parle d’hypothyroïdie patente ; la TSH est
alors plus élevée, supérieure à 10 mUI/L. L’hypothyroïdie primaire est
la plus fréquente (environ 2 %) ; la prévalence de l’hypothyroïdie est plus
importante chez les femmes.
Par la généralisation du dosage de la TSH,
le mode actuel de découverte le plus fréquent est le bilan systématique ou le
bilan pour asthénie. L’hypothyroïdie est le plus souvent fruste.
2.
Atteinte
hypothalamo-hypophysaire = hypothyroïdie secondaire:
La FT4 est basse ....
La TSH est :
La TSH est :
● soit basse, soit normale, donc inadaptée au taux bas de fT4 (ce qui
témoigne de l’origine hypothalamo-hypophysaire) ;
● soit légèrement élevée : dans ce dernier cas, la TSH est
biologiquement inactive (d’où l’hypothyroïdie) mais immunoréactive (donc
dosable) ; elle reste inférieure à 10-12 mUI/L. Elle contraste alors avec une
fT4 franchement basse. Ce dernier tableau hormonal évoque une atteinte
hypothalamique.
C’est le couple fT4 et TSH qui pose le diagnostic. Le piège diagnostique est une TSH normale ou une TSH comprise entre 4 et 10 mUI/L, qui fait faussement conclure à une hypothyroïdie primaire fruste. L’insuffisance thyréotrope est beaucoup plus rare que l’hypothyroïdie primaire, avec une prévalence estimée à 0,005 %. Elle constitue moins de 5 % des hypothyroïdies. Il existe le plus souvent un contexte de pathologie hypophysaire (voir « Étiologies ») qui permet de poser le diagnostic.
C’est le couple fT4 et TSH qui pose le diagnostic. Le piège diagnostique est une TSH normale ou une TSH comprise entre 4 et 10 mUI/L, qui fait faussement conclure à une hypothyroïdie primaire fruste. L’insuffisance thyréotrope est beaucoup plus rare que l’hypothyroïdie primaire, avec une prévalence estimée à 0,005 %. Elle constitue moins de 5 % des hypothyroïdies. Il existe le plus souvent un contexte de pathologie hypophysaire (voir « Étiologies ») qui permet de poser le diagnostic.
II SÉMÉIOLOGIE DE
L’HYPOTHYROÏDIE
A.
SYMPTÔMES DE BASE
Les premiers signes d'une hypothyroïdie sont souvent asymptomatiques et très légers. Cette affection peut être associée a un grand nombre de symptômes. Ils peuvent être dus à une pathologie causale sous-jacente à l'hypothyroïdie, à un effet de masse dû à un goître, ou directement à la carence en hormones thyroïdiennes.
Les premiers signes d'une hypothyroïdie sont souvent asymptomatiques et très légers. Cette affection peut être associée a un grand nombre de symptômes. Ils peuvent être dus à une pathologie causale sous-jacente à l'hypothyroïdie, à un effet de masse dû à un goître, ou directement à la carence en hormones thyroïdiennes.
Premiers signes
Dans les formes débutantes, on peut rencontrer des
signes :
·
généraux : mince, ongles cassants, peau sèche,
démangeaisons, gain de poids, rétention d'eau, myxœdème, chute de cheveux ;
·
neuropsychiques : dépression, pensées incessantes et rapides, insomnie ;
·
neuromusculaires : réflexes déprimés, hypotonie, des crampes musculaires, douleurs
articulaires, l'instabilité de l'humeur, l'irritabilité, constipation ;
·
métaboliques : fatigue, somnolence, frilosité et
intolérance au froid, sudation diminuée, ralentissement métabolique général ;
·
cardiovasculaires : bradycardie ;
·
endocriniens : infertilité (féminine), règles
irrégulières et galactorrhée.
Signes tardifs
Lorsque la maladie est plus évoluée, peuvent exister
des signes :
·
généraux : amincissement des sourcils (signe de
Hertoghe), dessèchement de la peau du visage ;
·
neuropsychiques : élocution ralentie et dysphonie, migration de la voix dans les
graves à cause de l'œdème de Reinke (pseudomyxome des
cordes vocales) ;
·
neuromusculaires : syndrome du canal carpien et paresthésie bilatérale (fourmillement,
picotements, engourdissement des extrémités tactiles) ;
·
métaboliques : hypothermie ;
·
cardiovasculaires : hypotension ;
·
endocriniens : goître (dépendant de la cause de
l'hypothyroïdie), baisse de la libido principalement chez les hommes en raison d'une insuffisance de
synthèse de la testostérone testiculaire.
Signes moins fréquents
Plus rarement, peuvent être présents des signes :
·
généraux : jaunissement de la peau causé par une
déficience de conversion du bêta-carotène en vitamine A (caroténodermie), visage/mains/pieds
bouffis, grossissement du volume de la langue ;
·
neuropsychiques : troubles de la mémoire, psychose aiguë/schizophrénie dysthymique, déficit d'attention, diminution du sens du goût et
de l'odorat,surdité ;
·
neuromusculaires : difficultés à avaler, essoufflement avec un rythme respiratoire profond
et lent.
La séméiologie est fonction de la
profondeur, de l’ancienneté et de l’origine de l’hypothyroïdie.
Les symptômes sont absents ou modestes en hypothyroïdie fruste.
Les symptômes liés à l’infiltration myxœdémateuse sont absents en cas d’insuffisance thyréotrope mais les symptômes d’hypométabolisme sont présents et sont souvent associés aux signes d’autres déficits hypophysaires associés (l’insuffisance thyréotrope est rarement isolée) :
Les symptômes sont absents ou modestes en hypothyroïdie fruste.
Les symptômes liés à l’infiltration myxœdémateuse sont absents en cas d’insuffisance thyréotrope mais les symptômes d’hypométabolisme sont présents et sont souvent associés aux signes d’autres déficits hypophysaires associés (l’insuffisance thyréotrope est rarement isolée) :
● Syndrome d’hypométabolisme : asthénie physique et
psycho-intellectuelle, somnolence, hypothermie, frilosité acquise, constipation
acquise (symptômes acquis à différencier de symptômes anciens), bradycardie,
prise de poids modeste contrastant parfois avec une perte d’appétit ;
● Atteinte cutanée et des phanères :
peau pâle ou jaunâtre (carotinodermie par baisse de transformation du carotène
en vitamine A), peau sèche, diminution de la transpiration, dépilation
(axillaire, pubienne, queue des sourcils), cheveux secs et cassants, parfois
cyanose des lèvres ;
● Myxœdème cutanéomuqueux :
○
infiltration de la face dorsale des mains et pieds, des paupières (le matin au
réveil surtout) et de l’ensemble du visage, pouvant donner un aspect de faciès
lunaire,
○
infiltration laryngée avec voix rauque, de la trompe d’Eustache avec
hypoacousie, de la langue avec macroglossie et ronflements,
○ syndrome
du canal carpien ;
● Atteinte neuromusculaire :
○
enraidissement, crampes et myalgies,
○ plus
rarement : tendinites, arthralgies, neuropathies périphériques, syndrome
cérébelleux ;
● Retentissement endocrinien :
○
galactorrhée rarement (hyperprolactinémie possible mais en fait très rare en
cas d’hypothyroïdie primaire profonde, avec TSH > 50),
○ troubles
des règles divers (oligoménorrhée, ménorragies, anovulation),
○ troubles
de la libido.
B.
FORMES CLINIQUES
Grâce au recours
fréquent au dosage de la TSH, et donc au diagnostic plus précoce des
hypothyroïdies, les formes compliquées sont moins fréquentes.
1.
Formes
cardiovasculaires
Il peut s’agir :
● d’une atteinte fonctionnelle :
○
modification de l’activité et du métabolisme du muscle cardiaque :
bradycardie sinusale, diminution de la force contractile (baisse de l’action
chronotrope et inotrope positive),
○
insuffisance cardiaque et troubles du rythme ventriculaire (rarement) ;
● d’une atteinte infiltrative :
épanchement
péricardique (bruits du cœur assourdis, cardiomégalie sur la radio de
thorax, microvoltage et troubles diffus de la repolarisation à l’ECG).
L’échographie cardiaque permet de confirmer le diagnostic.
Peut s’accompagner d’un épanchement pleural
ou péritonéal ;
● d’une coronaropathie : l’hypothyroïdie favorise le
développement d’athérome coronarien, en particulier par l’hypercholestérolémie
induite (LDL élevé). Les signes d’insuffisance coronarienne peuvent se
démasquer à l’institution du traitement substitutif. –
2.
Formes
neuromusculaires et neuropsychiques
Peuvent être observés :
● un état dépressif, un syndrome confusionnel, plus fréquents chez le
sujet âgé ;
● une myopathie proximale (CPK élevées) ;
● des apnées du sommeil.
3.
Coma
myxœdémateux
Rare à présent, il survient en cas d’hypothyroïdie primaire profonde (TSH
> 50) et ancienne, volontiers l’hiver après une agression (infection,
chirurgie, traitement sédatif ou antidépresseur). Il s’agit d’un coma calme
avec bradycardie, bradypnée, hypothermie, hypotension, réflexes lents et
décomposés, sans signes de focalisation, sans étiologie évidente au bilan. Des
épisodes convulsifs sont décrits.
L’EEG est non
spécifique.
La PL peut
parfois montrer une hyperprotéinorachie.
L’hyponatrémie
est constante.
Le pronostic est
sévère.
Il doit être
différencié du syndrome de basse T3 (qui évolue selon la gravité vers une basse
T4 et une basse TSH) chez les patients ayant une pathologie grave évolutive.
1.
Complications maternelles Ce sont : HTA, prééclampsie, fausse
couche, hémorragie du post-partum.
2.
Complications fœtales Si l’hypothyroïdie est présente au 1er
trimestre (thyroïde fœtale non fonctionnelle, le fœtus dépend donc des hormones
maternelles), il existe un risque de troubles du développement
neuro-intellectuel (même pour une hypothyroïdie maternelle fruste) ; une
hypotrophie est également possible.
3.
Particularités biologiques Le diagnostic est parfois compliqué par
la baisse physiologique de la fT4 tout au long de la grossesse, qui peut faire
conclure à tort à une insuffisance thyréotrope. Il faut se fier à la TSH, la
situation la plus fréquente étant une hypothyroïdie primaire.
D.
ANOMALIES BIOLOGIQUES
1.
Anomalies
hématologiques
Des anémies de tout type peuvent être observées, souvent macrocytaires.
L’hypothyroïdie peut alors révéler une anémie de Biermer associée dans le cadre
d’une polyendocrinopathie auto-immune : l’anémie de Biermer doit être suspectée
si la macrocytose ne régresse pas avec le traitement de l'hypothyroïdie.
Des
troubles de la coagulation par défaut d’adhésivité plaquettaire ainsi que des
anomalies des facteurs de l’hémostase peuvent également être retrouvés.
2. Anomalies ioniques et métaboliques :
●
hypercholestérolémie (LDL) quasi constante en hypothyroïdie patente, plus
rarement hypertriglycéridémie (VLDL) par diminution de la dégradation des
lipoprotéines ;
●
augmentation des CPK par infiltration des fibres musculaires, avec parfois
augmentation des ASAT, de la LDH ;
●
hyponatrémie de dilution (opsiurie, augmentation de l’ADH).
III ÉTIOLOGIES
A.
ÉTIOLOGIES DE
L’HYPOTHYROÏDIE PRIMAIRE (TABLEAU 17.I)
1.
Thyroïdites auto-immunes ou thyroïdites chroniques lymphocytaires (TLC) ++ +
a. Thyroïdite
de Hashimoto
Définition,
clinique
La thyroïdite de Hashimoto se définit par la
présence d’un goitre associée à la présence d’anticorps anti-TPO à des taux
souvent très élevés. Très rarement, en cas de négativité des anti-TPO, la
présence des anticorps antithyroglobuline permet d’affirmer le diagnostic.
Elle est due à
une infiltration lymphocytaire du parenchyme thyroïdien secondaire à une
réaction auto-immune survenant sur un terrain génétique favorisant (complexe
majeur d’histocompatibilité…) et est probablement favorisée par des facteurs
d’environnement (mal connus).
La thyroïdite
évolue au cours du temps vers l’hypothyroïdie par destruction progressive des
thyrocytes (élévation progressive de la TSH). Dans ce contexte auto-immun
s’associe parfois d’autres atteintes familiales ou personnelles : vitiligo,
diabète de type 1, insuffisance surrénale ou ovarienne, polyarthrite
rhumatoïde, Biermer, etc., ce qui fait alors entrer le patient dans le cadre
des polyendocrinopathies auto-immunes.
La croissance
rapide du goitre ou d’une zone pseudonodulaire au cours de l’évolution doit
faire évoquer la possibilité d’un lymphome (qui complique moins de 1 % des
thyroïdites auto-immunes).
Examens complémentaires
L’échographie doit être réalisée
systématiquement. Elle montre un goitre globalement hypoéchogène qui contient
des zones hyperplasiques pseudonodulaires hyperéchogènes. La vascularisation
est hétérogène avec accentuation de la lobulation, visible par des incisures
créant une rétraction du parenchyme prédominant à la face postérieure des lobes.
L’échostructure hypoéchogène et hétérogène permet
de poser le diagnostic de thyroïdite en l’absence d’anticorps, ce qui en fait
est rare.
L’échographie permet également
d’avoir un bilan morphologique initial.
La scintigraphie ne doit pas être
réalisée (hétérogène, images de pseudo-nodules chauds trompeuses). Elle peut
cependant être utile dans une situation en fait très rare : la thyrotoxicose
lors de la phase initiale de la thyroïdite d’Hashimoto. Le tableau diffère
alors de celui de la maladie de Basedow : fixation faible et hétérogène de
l'isotope comparée à la fixation globale et intense du Basedow. Les autres
critères différentiels sont le goitre hétérogène et pseudonodulaire à
l'échographie, et l’absence d'anticorps anti-récepteur de la TSH.
b. Thyroïdite
atrophique (appelée antérieurement myxœdème primaire):
Elle présente
des mécanismes auto-immuns communs avec la thyroïdite de Hashimoto mais il
existe une absence de goitre, et les anticorps antithyroïdiens sont souvent
moins élevés. Elle survient souvent plus tardivement que le Hashimoto,
volontiers après 50 ans, ou en période postménopausique.
L’échographie
montre une thyroïde de volume normal ou petite (selon le stade évolutif), une
hypoéchogénicité diffuse (pauvreté en colloïde, infiltrats) et une
hétérogénicité.
c. Thyroïdite
auto-immune du post-partum (PP):
Elle présente
les mêmes mécanismes auto-immuns avec souvent un petit goitre. La thyrotoxicose
initiale transitoire (vers les 2 mois PP) est aussi observée, puis l’évolution
se fait vers l’hypothyroïdie (3e au 6e mois PP). L’hypothyroïdie est récessive
dans l’année le plus souvent mais peut être définitive. Elle est souvent non
diagnostiquée, les symptômes étant attribués aux conséquences de la grossesse,
au manque de sommeil. Sa fréquence est estimée à 5 % des grossesses.
2.
Thyroïdites non auto-immunes:
a. Thyroïdite
subaiguë de De Quervain (aussi appelée thyroïdite granulomateuse) :
Il s’agit d’une inflammation du parenchyme
thyroïdien qui conduit à des douleurs cervicales intenses, avec un tableau
initial de thyrotoxicose.
L’examen histologique
montre une destruction des follicules, ce qui explique la thyrotoxicose
initiale par relargage des stocks d’hormones thyroïdiennes contenues dans la
colloïde, et la survenue secondaire (environ 1 à 3 mois) d’une hypothyroïdie,
transitoire le plus souvent.
b. Thyroïdite
du post-partum sans anticorps:
Le tableau est comparable à la thyroïdite auto-immune mais avec absence d’auto-immunité.
Le tableau est comparable à la thyroïdite auto-immune mais avec absence d’auto-immunité.
c. Thyroïdites
iatrogènes
Elles sont
comparables à la thyroïdite de De Quervain dans leurs mécanismes lésionnels et
dans leurs phases cliniques (thyrotoxicose puis hypothyroïdie).
Elles sont
souvent « silencieuses » mais peuvent parfois être douloureuses.
Elles sont
secondaires à une réaction inflammatoire suite à la prise de traitements comme
:
● les
interférons (hépatites virales +++, SEP…) ;
● les
traitements iodés : amiodarone, produits iodés, iode radioactif.
d. Autres thyroïdites :
La thyroïdite infectieuse (d’origine
bactérienne ou parasitaire) et la thyroïdite de Riedel (thyroïdite fibreuse
compliquant parfois une thyroïdite d’Hashimoto) s’accompagnent inconstamment
d’hypothyroïdie.
Tableau 17.I. Étiologies des
hypothyroïdies
Sans
goitre
|
Avec goitre
|
Thyroïdites lymphocytaires
postménopausique
post-partum
|
Thyroïdites lymphocytaires :
– Hashimoto
– du post-partum
Thyroïdite de Riedel
Thyroïdite de De Quervain
|
Iatrogènes :
– post-iode radioactif
– postradiothérapie
|
Iatrogènes :
– antithyroïdiens et lithium
– surcharge iodée
– cytokines
|
Congénitale : ectopie et athyréose
|
Congénitale : anomalie de l’hormonosynthèse
|
Insuffisance thyréotrope
|
Carence en iode
|
Syndrome de résistance à la TSH
|
Infiltration métastatique
|
3.
Causes iatrogènes Les causes iatrogènes sont :
● surcharge iodée : l’amiodarone est le plus souvent en cause ;
● antithyroïdiens de synthèse : les troubles sont récessifs à l’arrêt des traitements ;
● iode 131 : une thyroïdite peut survenir tardivement, plusieurs années après le traitement d’une hyperthyroïdie ou d’un goitre, d’où la nécessité d’un dosage annuel de TSH ;
● radiothérapie cervicale : une thyroïdite peut également survenir tardivement plusieurs années après une radiothérapie pour cancer du larynx ou lymphome, d’où la nécessité d’un dosage annuel de TSH ;
● lithium : il entraîne rarement une hypothyroïdie mais fréquemment un goitre.
● surcharge iodée : l’amiodarone est le plus souvent en cause ;
● antithyroïdiens de synthèse : les troubles sont récessifs à l’arrêt des traitements ;
● iode 131 : une thyroïdite peut survenir tardivement, plusieurs années après le traitement d’une hyperthyroïdie ou d’un goitre, d’où la nécessité d’un dosage annuel de TSH ;
● radiothérapie cervicale : une thyroïdite peut également survenir tardivement plusieurs années après une radiothérapie pour cancer du larynx ou lymphome, d’où la nécessité d’un dosage annuel de TSH ;
● lithium : il entraîne rarement une hypothyroïdie mais fréquemment un goitre.
4.
Autres causes
Les autres causes sont les suivantes :
● carence iodée sévère : étiologie fréquente en zone d’endémie. Elle est alors responsable d'une forme grave d'hypothyroïdie avec retentissement neurocognitif majeur (« crétinisme goitreux ») ;● causes rares : amylose, hémochromatose juvénile ou post-transfusionnelle, sarcoïdose… ;
● hypothyroïdie congénitale : ectopie thyroïdienne (à la base de la langue, la plus fréquente, 50 % des étiologies), athyréose, anomalies de l’hormonogenèse thyroïdienne. L’hypothyroïdie néonatale est dépistée systématiquement à la naissance en France ; elle représente 1/3 000 à 1/4 000 naissances.
● carence iodée sévère : étiologie fréquente en zone d’endémie. Elle est alors responsable d'une forme grave d'hypothyroïdie avec retentissement neurocognitif majeur (« crétinisme goitreux ») ;● causes rares : amylose, hémochromatose juvénile ou post-transfusionnelle, sarcoïdose… ;
● hypothyroïdie congénitale : ectopie thyroïdienne (à la base de la langue, la plus fréquente, 50 % des étiologies), athyréose, anomalies de l’hormonogenèse thyroïdienne. L’hypothyroïdie néonatale est dépistée systématiquement à la naissance en France ; elle représente 1/3 000 à 1/4 000 naissances.
5.
Démarche
diagnostique
Démarche diagnostique devant une suspicion d’hypothyroïdie primaire
· Examens de 1re intention : détermination de la TSH
· Examens de 2e intention
o T4 libre : détermine la profondeur de l’hypothyroïdie
o Bilan étiologique
La recherche d'anticorps anti-peroxydase est utile afin de détecter un mécanisme auto-immun.
- Anticorps anti-TPO,
Anticorps anti-Tg si anti-TPO négatifs
o Echographie thyroïdienne : goitre ? thyroïdite ?
· Examens inutiles
o T3 libre (dernière à diminuer
o Thyroglobuline (utile dans le diagnostic de certaines hypothyroïdies congénitales, chez l’adulte uniquement pour la surveillance des cancers thyroïdiens non médullaires ou la recherche de thyrotoxicose factice)
o Cholestérol : inutile, à ne faire (si nécessaire) qu’une fois que le patient est traité, sauf si utile pour décider d’un éventuel traitement de l’hypothyroïdie fruste (voir « Traitement »)
o Scintigraphie thyroïdienne
Démarche diagnostique devant une suspicion d’hypothyroïdie primaire
· Examens de 1re intention : détermination de la TSH
· Examens de 2e intention
o T4 libre : détermine la profondeur de l’hypothyroïdie
o Bilan étiologique
La recherche d'anticorps anti-peroxydase est utile afin de détecter un mécanisme auto-immun.
- Anticorps anti-TPO,
Anticorps anti-Tg si anti-TPO négatifs
o Echographie thyroïdienne : goitre ? thyroïdite ?
· Examens inutiles
o T3 libre (dernière à diminuer
o Thyroglobuline (utile dans le diagnostic de certaines hypothyroïdies congénitales, chez l’adulte uniquement pour la surveillance des cancers thyroïdiens non médullaires ou la recherche de thyrotoxicose factice)
o Cholestérol : inutile, à ne faire (si nécessaire) qu’une fois que le patient est traité, sauf si utile pour décider d’un éventuel traitement de l’hypothyroïdie fruste (voir « Traitement »)
o Scintigraphie thyroïdienne
B.
ÉTIOLOGIES DE
L’INSUFFISANCE THYRÉOTROPE
Les principales étiologies de l’insuffisance thyréotrope sont :
● compression par des tumeurs de la région hypothalamo-hypophysaire : adénomes hypophysaires le plus souvent, craniopharyngiomes, méningiomes…
Les principales étiologies de l’insuffisance thyréotrope sont :
● compression par des tumeurs de la région hypothalamo-hypophysaire : adénomes hypophysaires le plus souvent, craniopharyngiomes, méningiomes…
● séquelles
postchirurgie, ou postradiothérapie de tumeurs de la région
hypothalamohypophysaire ;
● séquelles
de méningite, de traumatisme crânien, d’hémorragie méningée, d’apoplexie
d’un adénome hypophysaire, nécrose hémorragique du post-partum (syndrome de
Sheehan), d’une hypophysite lymphocytaire (le plus souvent dans le post-partum)
;
● génétiques
(rares) : déficit de facteurs de transcription impliqués dans l’ontogenèse
pituitaire, parfois dans le cadre de syndromes génétiques complexes. L’IRM est
à réaliser systématiquement pour diagnostiquer une cause curable (adénome…) et
potentiellement compressive sur les autres structures de la région
hypothalamohypophysaire. La situation clinique est en fait le plus souvent
inverse : contexte de tumeur de la région sellaire, dépistage systématique
après traitement, symptômes évocateurs d’hypopituitarisme qui conduisent au
bilan thyroïdien (qui doit absolument comprendre le dosage de la FT4
IV LE TRAITEMENT
A.
MOYENS ET OBJECTIFS
On utilise la LT4 : Lévothyrox®, comprimés à 25, 50, 75, 100, 150, 175 mcg,
ou L-Thyroxine® (1 goutte = 5 mcg) si la forme galénique en gouttes est nécessaire (quasiment plus utilisée chez l’adulte).
Les autres formes sont rarement indiquées : Euthyral® (T3 et T4), Cynomel® (T3).
Les besoins sont estimés en moyenne à 1-1,5 mcg/kg/j mais dépendent bien sûr de la profondeur de l’hypothyroïdie.
On utilise la LT4 : Lévothyrox®, comprimés à 25, 50, 75, 100, 150, 175 mcg,
ou L-Thyroxine® (1 goutte = 5 mcg) si la forme galénique en gouttes est nécessaire (quasiment plus utilisée chez l’adulte).
Les autres formes sont rarement indiquées : Euthyral® (T3 et T4), Cynomel® (T3).
Les besoins sont estimés en moyenne à 1-1,5 mcg/kg/j mais dépendent bien sûr de la profondeur de l’hypothyroïdie.
1.
Hypothyroïdie
primaire
Les valeurs normales de la TSH sont < 4 mUI/L, mais les 95es
percentiles des sujets témoins sans goitre visible ni antécédents de pathologie
thyroïdienne, sans anticorps antithyroïdiens détectables, et sans médicaments
pouvant interférer avec la fonction thyroïdienne, se situent entre 0,4 et 2,5
mUI/L. Ces données conditionnent donc les objectifs de traitement.
Ces objectifs sont les suivants :
● en
situation standard, normaliser la fT4 (TSH < 4 mUI/L) et mettre si
possible la TSH entre 0,5 et 2,5 mUI/L pour une parfaite euthyroïdie ;
● en situation de coronaropathie non contrôlée, en cas de personnes
très âgées, certains maintiennent au moins une TSH inférieure à 10,
selon la tolérance ; en pratique, chez les coronariens, on traite la
coronaropathie puis on normalise la TSH ;
● en
situation de grossesse : TSH < 2,5 mUI/L. Dans tous les cas, il faut
éviter le surdosage, du fait des risques osseux et cardiovasculaires de la
thyrotoxicose. La TSH doit être contrôlée 4 à 8 semaines après le début du
traitement (ou 4 à 8 semaines après avoir atteint la posologie théoriquement
efficace si traitement progressif). La contrôler trop vite amène à des
augmentations trop rapides et donc à un risque de surdosage. Une fois
l’objectif obtenu, la TSH est contrôlée à 6 mois puis annuellement.
2.
2.
Insuffisance thyréotrope
Les modalités
thérapeutiques sont identiques mais la TSH ne peut être utilisée comme moyen de
surveillance et d’adaptation car lors d’une substitution correcte, la TSH est
souvent effondrée.
On utilise
donc la fT4, qui doit être dans le milieu ou au-dessus du milieu de la normale,
en s’assurant que la fT3 est dans la normale.
B.
SITUATIONS CLINIQUES
1.
Hypothyroïdie
patente
Chez le sujet au cœur sain ou de moins de 70 ans sans facteur de risque
cardiovasculaire : posologie initiale de LT4 de 1-1,5 mcg/kg de poids/jour,
donc entre 50 et 150 mcg. Chez le sujet très âgé ou coronarien ou susceptible
de l’être : 12,5 mcg/j ou 25 mcg/ j avec une augmentation en paliers de 2 à 3
semaines jusqu’à la dose théoriquement efficace. Le risque de démasquer une
coronaropathie est d’autant plus important que l’hypothyroïdie est profonde et
ancienne. La surveillance doit donc être adaptée à la situation :
● prévenir
le patient âgé ou le coronarien contrôlé qu’en cas de douleurs thoraciques, il
doit consulter ;
● ECG
hebdomadaire si possible chez le coronarien grave ;
● chez le
coronarien récent, non contrôlé, hospitalisé : ECG quotidien ; Les
bloquants peuvent être parfois utiles en association.
2.
Hypothyroïdie
fruste :
Des recommandations de prise en charge ont été émises par l’HAS en 2007.
« En dehors de la grossesse, il est recommandé de distinguer trois situations :
● risque élevé de conversion en hypothyroïdie patente (TSH >
10 mUI/L et/ ou présence d’anti-TPO) : le traitement est recommandé ;
● risque faible de conversion en hypothyroïdie patente (TSH <
10 mUI/L et absence d’anticorps anti-TPO) : il est recommandé de surveiller la
TSH à 6 mois puis tous les ans ;
● risque intermédiaire de conversion en hypothyroïdie patente (TSH
< 10 mUI/L mais présence d’anticorps anti-TPO, présence de signes cliniques
d’hypothyroïdie, présence d’une hypercholestérolémie) : l’instauration d’un
traitement peut se discuter (accord professionnel). » Les besoins en hormones
sont inférieurs et se situent entre 25 et 75mcg/j. « Dans le cas de la
grossesse, bien que l’intérêt d’un traitement thyroxinique au cours de la
grossesse ne soit pas formellement établi, il peut se justifier dès lors que la
TSH est > 4 mUI/L. Son objectif est de maintenir la TSH dans la limite basse
de l’intervalle de confiance (< 2,5 mUI/L) (grade B). »
3.
Survenue
d’une grossesse chez une hypothyroïdienne connue
Les besoins en
LT4 augmentent d’environ 25 à 50 % au premier trimestre, d’où la nécessité de
majorer la posologie dès le diagnostic de grossesse puis surveillance pour
maintenir la TSH < 2,5 mUI/L.
4.
Traitements
nécessitant l’augmentation de la FT4
Trois
mécanismes peuvent être en cause :
●
interférences avec l’absorption intestinale de la T4 :
○ sulfate de
fer (attention chez la femme enceinte),
○ carbonate
de calcium,
○ hydroxyde
d’alumine,
○
cholestyramine ;
● augmentation de la clairance de la T4 :
○
phénobarbital,
○
carbamazépine,
○
rifampicine,
○ phénytoïne,
○ sertraline,
○
chloroquine ;
● augmentation de la liaison aux protéines porteuses (TBG) : traitement
œstrogénique (attention lors de l’instauration ou inversement de l’arrêt
du traitement hormonal de la ménopause).
V FAUT-IL DÉPISTER
L’HYPOTHYROÏDIE ?
Des recommandations
ont été émises par l’HAS en 2007 (figure 17.2).
A.
Population générale
« Il n’y a pas lieu de réaliser un
dépistage systématique de l’hypothyroïdie fruste (grade A).
Un dépistage ciblé est indiqué en cas de
situation à risque :
● femme âgée de plus de 60 ans ayant des antécédents thyroïdiens ;
● présence d’anticorps antithyroïdiens ;
● antécédents de chirurgie ou d’irradiation thyroïdienne ou cervicale
;
● traitements à risque thyroïdien (amiodarone, lithium, interféron ou
autres cytokines). »
B.
Cas particulier de la
grossesse et du post-partum
« Un
dépistage ciblé est indiqué (grade A) devant :
● signes cliniques évocateurs, tel un goitre ;
● contexte auto-immun, tel un diabète de type 1 ;
● contexte thyroïdien personnel ou familial : antécédents de
dysthyroïdie, d’intervention chirurgicale sur la thyroïde, notion
d’élévation des anticorps antithyroïdiens. L’hypothyroïdie fruste pourrait être
associée à une augmentation du risque d’hématome rétroplacentaire, de
prématurité et de détresse respiratoire néonatale (grade C). Contrairement à
l’hypothyroxinémie maternelle franche, elle n’est pas associée à une altération
démontrée des fonctions cognitives ou du développement psychomoteur de l’enfant
(grade B). »
VI POINTS
ESSENTIELS
Le diagnostic de dysthyroïdie est
fait par le dosage de la TSH, qui est maintenant de pratique courante.
● Les signes cliniques de l’hypothyroïdie sont nombreux, variés, non
spécifiques et inconstants, il faut donc y penser et demander
«facilement » le dosage de la TSH. Les autres examens demandés en seconde
intention ne sont utiles qu’au diagnostic étiologique: les anticorps anti-TPO,
l’échographie.
● Le dosage de la T3L et la scin tigraphie ne sont d’aucune utilité.
Dans la thyroïdite d’Hashimoto, les taux d’anticorps anti-TPO sont souvent très
élevés et on retrouve un goitre ferme, nodulaire. La présence d’autres maladies
auto-immunes est à rechercher dans la famille du patient.
● La thyroïdite atrophique , après 50 ans, est une étiologie fréquente,
d’évolution lente, avec présence fréquente d’anticorps anti-TPO à des
taux modérés.
● L’existence de thyroïdites iatrogènes par médicaments iodés
(amiodarone, interféron, etc.), après thyroïdecto mie, après traitement par
l’iode 131 ou radiothérapie cervicale justifie le contrôle annuel de la TSH.
● Le traitement repose sur la lévothyroxine à visée
substitutive, avec un suivi de la TSH à 4-8 semaines jusqu’à obtention de
l’euthyroïdie, puis un suivi annuel.
● L'hypothyroïdie périphérique est le dysfonctionnement thyroïdien
le plus fréquent. Sa prévalence est environ de 2 %. L'hypothyroïdie est plus
fréquente chez la femme que chez l'homme. Sa prévalence augmente avec l'âge
pour atteindre 1,9 % chez les sujets de plus de 65 ans.
● L'hypothyroïdie est le plus souvent due:
○ à une
thyroïdite auto-immune (54 %);
○ à une
cause médicamenteuse (15 %), en particulier au décours d'une surcharge
en iode (surtout chez les patients ayant un apport iodé suffisant).
● Le coma myxœdémateux est rare alors que l'hypothyroïdie subclinique
est fréquente. En revanche, l’hypothy roïdie centrale est rare et représente
moins de 5 % des hypothyroïdies diagnostiquées.
● Au total, la fréquence de l’hypothyroïdie périphérique a fait
envisager un dépistage systématique de cette affec tion chez les femmes
de plus de 35 ans vivant aux ÉtatsUnis. En France, un tel dépistage n’a pas été
proposé. La prise en charge thérapeutique de l’hypothyroïdie subclinique a deux
principaux objectifs: prévenir les consé quences néonatales chez la femme
enceinte (démontré) et prévenir les risques cardiovasculaires à long terme
(discuté). Fig. 17.2. Recommandation HAS 2007
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